Phobiques des articles longs, fuyez !
Aujourd'hui, je me décide à publier sur mon blog un projet qui me tenait à cœur depuis l’hiver dernier, et qui s’insérait spécialement dans les luttes. Ces fameuses luttes, les luttes du monde du travail comme on a l’habitude de dire, la raison d’être du mouvement ouvrier et communiste. Ces luttes dans les entreprises, dans lesquelles les communistes doivent revenir et s’impliquer, comme je l’ai fréquemment entendu aux réunions, locales ou nationales, dans les congrès, sur le Net…
Mon problème est que je fais partie des millions de travailleurs et de citoyens qui vivent hors du champ de l’action. Pas hors de la lutte des classes, non. Mais hors du champ où les salariés peuvent s’organiser pour résister à des licenciements, à une réforme, à l’exploitation. Pendant le mouvement contre la réforme Woerth-Fillon, des citoyens ont rejoint les piquets de grève et les blocages de raffineries, de dépôts d’essence, pendant que les caisses de grève se mettaient en place et que des partis organisaient des caisses de solidarité. Simple effet d’annonce, penseront ceux qui considèrent que les syndicats ne sont faits que pour canaliser la contestation – point de vue à prendre en compte, pour ne pas dire plus. Organiser une chaine de solidarité lors d’un grand mouvement national, ça ne change pas forcément la donne, ça permet de dire que l’on s’est bougé, un peu, beaucoup… Et au final ça laisse à nombre de gens l’impression que ni la syndicalisation, ni l’inscription à un parti politique comme le PCF (mais ça vaut aussi pour le NPA, le PG, LO…) ne sont utiles.
Dans le courant de l’hiver 2009-2010, je me suis décidé à proposer aux JC de ma fédération, et en premier lieu ceux de mon union de ville du Nord des Hauts-de-Seine, un projet de caisse de solidarité permanente envers les luttes. A l’époque, j’avais principalement en tête le cas des Continental, auxquels on aurait pu verser un soutien pour leurs démêlés judiciaires, ou encore les Molex, qui reçurent des dons (désolé pour le terme un peu « caritatif », mais dans les faits c’est cela) de toute la France en 2009. Il s’agissait pour moi de redonner un sens profond au fait d’être communiste et militant, de consacrer du temps hors de chez soi, à aborder la foule, distribuer des tracts, faire des quêtes (re-désolé pour le terme…), ou des « activités financières » (dans le jargon militant, ça ne désigne pas les affreux en costards-cravates qui fréquentent la City, mais tout ce qui peut amener des fonds au mouvement). Et ce sens, c’est justement d’avoir, collectivement, un pouvoir d’action sur la réalité.
Le but de ce long article va être de présenter le contenu de ce projet, et son histoire au cours de l’année 2010, relativement entrecoupée par d’autres actualités. Dans cet article, je publie plusieurs textes dont un qui est une présentation personnelle faite aux camarades (texte qui m’appartient et n’engage que moi), deux articles soumis à la fédération des Jeunes Communistes des Hauts-de-Seine dans le but exprès d’être diffusés au plus grand nombre, et un troisième qui n’a pas encore été validé, et dont je ne prétends nullement qu’il représente l’opinion fédérale. Cet article doit servir à faire connaître ce projet, attirer sur lui observations, contacts, critiques…bref tout ce qui peut aider à le construire.
Le principe du projet aurait été de créer un organe permanent qui récolte des fonds, s’informe sur les luttes en cours, et permet à tout donateur de s’exprimer (par exemple sur un forum) et de voter pour choisir l’affectation des fonds. S’informer, récolter, délibérer. Dans l’absolu, une sorte d’assurance embryonnaire contre le risque de devoir lutter pour ses droits – car on passe rarement à la grève par plaisir – en sachant qu’on aura une chance d’être aidé rapidement, même quand le conflit est trop rapide pour qu’une caisse de grève se monte. Vous allez me dire, la solidarité financière, chaque section du Parti la pratique régulièrement. Mais il s’agit là d’un projet national, disposant de ressources plus élevées, et immédiatement disponibles pour un conflit au surgissement tout aussi immédiat. Des caisses de grève, des syndicats en ont aussi, tels que la CFDT par exemple. Sauf que les syndicats 1) ne consultent pas régulièrement leurs adhérents sur l’usage à faire de ces caisses, alors que dans le projet qui m’anime, la discussion et une démocratie à délibération rapide entre tous les contributeurs est un axe central ; et 2) les syndicats ne touchent pas tout le monde, loin de là, très loin de là même dans une France qui ne compte que 8% (ou encore moins, mon chiffre date…) de syndiqués.
J’ai commencé à parler de ce projet à mes camarades de l’Union de Ville Nord du 92 dès le début de 2010. Rapidement, le principe leur a paru intéressant, même si des interrogations demeurent sur des points cruciaux. Comme par exemple, le fait que cet organe de solidarité permanente soit interne au Mouvement des Jeunes Communistes de France, ou ouvert à des personnes extérieures ; si les votes sur l’affectation des fonds devaient être réservés aux seuls JC ou à tous les donateurs. Mon idée originale portait sur la seconde option, mais mes camarades m’ont conseillé de réserver le projet au périmètre JC, pour qu’on ne perde pas le contrôle d’un projet qui, bien mené, pourrait rapidement convier beaucoup de monde, ne serait-ce que parmi les militants de gauche.
Afin d’expliquer plus en détail le projet, je leur ai fait la présentation suivante à mon union de ville, via un Power Point, dont le texte était le suivant :
Projet de soutien matériel et permanent aux luttes
Une mécanique à mettre en route
Il s’agit de reconnecter le militantisme JC aux luttes réelles dans le monde du travail, aux luttes de classes.
Et de faire repartir le mouvement qui a perdu des militants récemment, en gagnant contacts, sympathisants et si possible adhérents.
Il s’agit d’organiser un soutien permanent et régulier des JC aux mouvements de luttes (grèves, occupations d’usines, batailles juridiques…) dans les entreprises.
Ce soutien peut être financier (versements de dons réguliers ou ponctuels), ou matériel (diffusion de tracts de soutien, d’articles etc…).
Ce projet se décompose en trois activités, plus l’activité de médiatisation de ces activités:
1ère activité: (s’)informer, prendre contact
2ème activité: se concerter, échanger, décider
3ème activité : réunir des moyens, soutenir
…et se faire connaître, appeler à la participation.
Première activité : informer et contacter
La première activité consiste à prendre des infos sur les luttes :
- dans la presse militante, dont l’Huma;
- dans la presse (Net compris) en général;
- par le biais des blogs / sites militants et syndicaux.
Les objectifs sont :
- informer les camarades, en publiant sur le blog JC92;
- obtenir des informations pertinentes : ne pas se contenter d’un alignement de titres, d’articles et de brèves sur les mouvements sociaux, avoir des infos qui changent réellement nos connaissances sur les actions possibles :
Par exemple, remarquer les reprises d’usines comme à Dreux chez Philips…
… ou comment les divisions syndicales font échouer une lutte…
…ou se demander quel rapport à l’action violente (ou qualifiée comme telle par les médias) adopter: ce que l’on risque après une séquestration, un affrontement avec la police, une occupation illégale…
- prendre contact avec les luttes :
Si possible avec les salariés s’ils s’organisent par eux-mêmes et publient leur actualité via un blog (cas des salariés de Continental Rambouillet en 2009);
soit par les unions locales syndicales, lorsqu’elles existent;
soit par les sections PC et JC les plus proches.
- faire des propositions:
de soutien par l’information: diffuser des articles sur nos blogs JC;
de soutien financier : demander quels sont les besoins:
- y a-t-il des besoins de fonds à titre alimentaire (pour aider les salariés en grève à tenir le coup);
- à titre juridique (frais d’avocats, d’expertise pour faire des contre-propositions aux attaques patronales);
- pour du matériel spécifique à la lutte (tentes, banderoles, tracts).
Proposer un soutien ne signifie pas l’accorder aussitôt: ce sera l’étape de la discussion, l’étape suivante.
De quels moyens humains a-t-on besoin pour cette première activité?
Une ou deux personnes pourraient s’occuper régulièrement (c’est-à-dire au moins une fois par semaine, une demi-journée ou journée) de cette activité. Cette tâche pourra ensuite être partagée entre plusieurs personnes si le projet rencontre du succès. D’autant que ces actions peuvent aussi être faites par des militants hors du 92.
Seconde activité : échanger et décider
Pour faire du soutien financier, nous ne sommes ni les seuls, ni les premiers. Ce rôle est déjà largement celui des syndicats, et les sections du PCF le font aussi ponctuellement.
La particularité du projet est de faire régulièrement ce soutien.
Or chaque opération de soutien doit donner lieu à un débat.
En effet, nous avons des moyens limités, mais nous devons aussi éviter de soutenir tout et n’importe quoi.
Le principe de ce projet de soutien serait donc d’avoir un outil pour délibérer rapidement.
L’instrument le plus approprié semble être un forum de discussion.
Un forum se composerait de plusieurs sections:
- une section d’information : pour publier les articles décrivant les mouvements en cours, et les prises de contacts;
- une section de discussion sur les propositions de soutien et leur pertinence;
- une section de délibération.
Ce forum pourrait être l’occasion de pratiquer une sorte de démocratie virtuelle rapide, fiable, efficace.
Exemple : nous avons pris contact avec les salariés de l’entreprise X. Une proposition de versement de 1000 euros a été faite sur le forum et passera au vote.
Comment voter ?
Plusieurs méthodes envisageables:
- soit le vote n’est pas secret, et la méthode est très simple : chaque votant donne son choix jusqu’à l’échéance du vote;
- soit le vote est secret, et on peut procéder par messages privés (mais le risque de manipulation des votes est toujours possible). Soit chaque votant a un identifiant connu de lui seul et des administrateurs.
Soit encore, chaque votant a un identifiant connu de lui seul et des administrateurs. A la fin de chaque vote, les administrateurs publient la liste des identifiants et de leurs votes, permettant à chacun de vérifier que son vote a été correctement pris en compte, et que le nombre de votants est bien égal ou inférieur au nombre d’inscrits.
Qui seraient donc les votants ?
Le principe même du projet serait que tous les cotisants seraient votants. Par « cotisants », on entend ceux :
- qui ont versé directement à la trésorerie du projet de soutien (dont il sera question par la suite);
- qui ont versé des dons/ souscriptions à la JC (section, fédération….)
- et, d’office, tous les cotisants JC.
Qui seraient donc les intervenants?
A priori, n’importe qui peut venir fournir des informations et débattre, même s’il ne vote pas.
Mais il faudra bien filtrer les posteurs voulant polluer ou troller un forum. Il faudrait donc appliquer une règle de X premiers messages non trollesques pour autoriser un posteur à continuer ses interventions.
Une question plus importante sera: faut-il autoriser des représentants d’autres organisations politiques à intervenir, participer aux discussions, voire à des organisations – politiques, synidcales- à s’exprimer en tant que telles?
Il serait contreproductif d’interdire à des militants syndicaux ou à des personnes extérieures au JC de venir s’exprimer et informer.
De toute façon, cette activité de soutien ne peut éviter les controverses idéologiques et pratiques (controverses sur l’action d’une centrale syndicale par exemple).
Mais toutes les discussions générales commentant ou critiquant la ligne politique des JC, du PCF, ou de telle ou telle organisation syndicale doivent être reléguées sur une section à part du forum, et ne pas venir polluer les fils d’information ou de délibération.
De quels moyens humains a-t-on besoin pour cette seconde activité?
Une personne au moins pour administrer le forum, plus si l’activité prend. Comme pour l’action d’information (vue précédemment), c’est une activité lourde, qui ne demandera pas une journée entière chaque semaine, mais peu demander du temps plusieurs jours par semaine.
Troisième activité : rassembler personnes et moyens
Le but de ce projet étant double (rassembler des personnes et des fonds), il faut envisager plusieurs actions financières possibles:
- vendre quelque chose au nom du soutien ou au profit de la JC (ce qui revient indirectement au même):
- t-shirts;
-brochures d’information
(Parenthèse sur les brochures d’informations :
à ce sujet, nous devrions éditer des imprimés d’information sur le droit du travail, comme cela a été le cas dans d’autres fédérations JC [la JC13 au sujet des travailleurs saisonniers]. En plus d’informer les jeunes (ou non) travailleurs sur leurs droits, le présent projet doit également fournir des exemples de violations de ces droits dans l’entreprise capitaliste et les moyens d’y résister. )
- quêtes, comme cela est souvent fait pour soutenir les mouvements de grève (par exemple celui des salariés sans-papiers d’Ile-de-France). A la différence que chaque donateur doit être prévenu qu’en donnant, il devient votant sur le forum (à condition de donner identité et coordonnées!) , et peut participer aux délibérations, à la différence d’un don isolé à une association quelconque;
- faire des soirées soutiens spécifiquement dédiées aux luttes : oui à la biturre révolutionnaire !
De quels moyens humains a-t-on besoin pour cette troisième activité?
Les actions financières doivent ponctuellement réunir le plus de camarades et sympathisants possibles. La tenue de la trésorerie ne nécessitera cependant qu’une personne, et l’organisation des actions pourra se faire en réunion JC et/ou à partir du forum.
Quatrième activité : diffuser
Les moyens de faire connaître notre action:
- Obtenir des encarts/articles dans l’Huma;
- …et si possible dans les journaux municipaux des villes PCF…
- …ainsi que dans les journaux de sections ou de fédérations...
- …sans oublier le militantisme internaute (via Facebook par exemple).
Fin de la présentation
Qu’est donc devenu ce projet, en dehors de la controverse entre l’idée que tout contributeur devienne votant ou qu’à l’inverse seuls les JC puissent décider ? Et bien il a été proposé à la fédération des JC92, qui a accepté le principe d’un réseau de soutien aux luttes. Et ce soutien a été effectif lors de la grève des postiers des Hauts-de-Seine, notamment à Asnières-sur-Seine, dont il a déjà été fait mention sur ce blog. Postiers auxquels la fédération à envoyé une contribution comparable à celles des sections de partis politiques locaux, de plus de 100 euros.
J’ai ensuite proposé de créer une liste de diffusion d’information, soit la première activité du projet dans la présentation ci-dessus, en créant, non pas le forum annoncé ci-haut qui n’a pour l’instant pas vu le jour, mais un groupe Facebook, puisque tout groupe Facebook a un (petit et peu ergonomique) espace de discussion intégré. Ce groupe, après en avoir obtenu l’accord de principe en Juin, je l’ai créé le 27 Septembre 2010. Il est à cette adresse (http://www.facebook.com/?sk=messages&ref=mb#!/group.php?gid=162981713717733). Le but de ce groupe est expliqué dans sa rubrique « infos »:
Informations du groupe « Les jeunes communistes du 92 soutiennent les luttes ! »
Le groupe Facebook des Jeunes Communistes du 92 pour le soutien aux luttes des travailleurs se donne trois missions :
- Informer les militants, communistes ou d’autres partis, plus ou moins jeunes, sur les luttes en cours contre l’exploitation capitaliste, ou du moins contre les conditions qu’elle impose aux travailleurs ;
- Amener les militants à échanger, réfléchir ensemble pour déterminer les combats prioritaires et les moyens de les soutenir, sur les plans financier, médiatique (car Facebook est en soi un média, et Internet un support), militant ;
- Organiser ce soutien, par l’intermédiaire du MJCF 92.
Vous pourrez retrouver certains des articles de ce groupe sur le blog des JC du 92 : http://jc92.over-blog.com/ .
Fin des infos
Conformément à ce qui précède, je me destinai à publier un bulletin d’information par semaine. Ce rythme n’a pas été atteint pour des raisons que nous allons voir un peu plus loin.
Au jour où je poste, 13 personnes sont membres de ce groupe, ce qui n’est pas négligeable au sein des JC92, mais pas unanime. Non pas que le principe du projet rencontre une opposition.
Mais pour deux autres raisons. D’abord, parce que ma communication du projet a laissé à désirer. Ce à quoi je devrais remédier au cours des prochaines assemblées générales de la fédération. La deuxième raison est que le projet est passé au second plan avec l’actualité de la réforme des retraites. Je ne souhaitais pas que cette actualité exclue toute les autres luttes en cours. Aussi, ai-je consacré le premier bulletin au cas du groupe international Sodexo. Le bulletin fut mis en ligne le 7 Octobre :
Groupe de soutien aux luttes, Premier message, 7 Octobre 2010
Bonjour à tous,
Voici le premier article du groupe du MJCF92 destiné au soutien aux luttes du monde du travail.
Nous honorons notre engagement internationaliste en évoquant une campagne mondiale, qui a pour l’instant peu d’échos parmi nous (et l’actualité [op-] pressante de la réforme des retraites l’explique assez), et qui pourtant pourrait évoquer des souvenirs familiers pour des milliers de gens. Et ce car il s’agit du groupe Sodexo, le groupe qui sous-traite les services de restauration dans nombre d’entreprises, d’établissements scolaires, de maisons de retraites…et pas que cela, puisque le groupe s’est requalifié lui-même en tant que « fournisseur de solutions de qualité de vie au quotidien ».
Ce groupe, que nous croyons parfois franco-français, est en réalité l’un des plus grands groupes mondiaux, présents dans 80 pays, employant des salariés de plus de 130 nationalités, et plus de 390.000 personnes dans le monde. Ce qui en fait le deuxième employeur français et le septième employeur européen par ses effectifs mondiaux.
Des salariés des Etats-Unis (pays où le groupe emploie 110.000 personnes) et du Canada, réunis dans le syndicat des employés des services SEIU (2,2 millions de syndiqués), ont lancé la campagne « Clean Up Sodexo » (Nettoyer Sodexo), pour appeler à mettre fin à des pratiques qu’ils estiment généralisées dans le groupe :
- Les salaires très bas, au minimum légal et inférieur au nécessaire pour se procurer une assurance santé (liée à l’employeur pour beaucoup d’américains). Dans certains pays (le site de la campagne publie une vidéo sur la Colombie qui illustre ces cas), l’accès à la santé est plus qu’entravé par les salaires au rabais du groupe ;
- Les manœuvres anti-syndicales, les pressions, les interrogatoires, visant à empêcher les salariés de s’organiser pour se défendre ;
- Une qualité de service inégale et parfois déplorable, des fausses déclarations dans les services rendus aux établissements desservis (telles des écoles aux USA) ;
-Une pratique générale de la discrimination ethnique.
Et ce alors que le groupe prétend s’inscrire dans une démarche de responsabilité sociale des entreprises (RSE) valorisant la « diversité » et le « développement durable » !
Aux USA, des étudiants de plusieurs universités, par solidarité et/ou en tant que clients collectifs de Sodexo, ont organisé des boycotts et des manifestations de protestation – ce qui a valu des dizaines d’arrestations.
En France, la CGT et une délégation de la SEIU ont entamé des poursuites contre Sodexo.
En quoi cela peut-il nous concerner particulièrement, jeunes militants des Hauts-de-Seine ? En cela que le siège international du groupe se trouve à Issy-les-Moulineaux…
Nous invitons tous les camarades, jeunes camarades, et l’ensemble du public français à prendre connaissance de cette campagne via les adresses suivantes :
Le site de la campagne internationale (en anglais, avec quelques articles en version française):
http://cleanupsodexo.org/
Les fiches Wikipedia du groupe, en anglais puis en français :
http://en.wikipedia.org/wiki/Sodexo
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sodexo
Des articles de la CGT illustrant la solidarité de salariés français et américains :
http://cgt.sodexo.over-blog.com/article-des-salaries-americains-denoncent-des-pratiques-degradantes-48829281.html
Une dépèche de France24 citant un rapport de Human Rights Watch, organisation pourtant peu suspecte d’anticapitalisme primaire, sur les pratiques des groupes européens hors d’Europe :
http://www.france24.com/fr/20100902-entreprises-europeennes-accusees-non-respect-droit-syndical-etats-unis?gclid=CNK1u-b0paQCFZNo4woduRcr4Q
Fin du message
Mais pour ne pas me mettre en décalage avec l’actualité de la lutte contre la réforme des retraites, et pour adhérer aux actions du Parti, le deuxième message, transmis le 16 Octobre aux camarades, traita directement des caisses de grèves. Avec un exemple de caisse en ligne basée à Marseille, nommée « Portail des luttes », et qui reprenait en partie l’idée que j’avais eu, le côté participatif des délibérations sur l’usage des dons en moins :
Groupe de Soutien aux luttes, deuxième message, 16 Octobre 2010
Comme vous le savez, le mouvement contre la réforme Woerth/Fillon/Sarkozy a pris un tour bien plus vif avec le début des grèves reconductibles dans la SNCF, la RATP , et les raffineries (celles de Donges, de Fos-sur-Mer et de Dunkerque ; au total, de quatre à huit raffineries sur les douze de France selon les sources), dans le transport routier, aérien, à France Télécom, La Poste, et dans la centrale nucléaire de Flamanville. Et bien sûr, avec la mobilisation des lycéens.
Le passage à la durée des grèves, face à un gouvernement qui ne veut pas céder en agitant la menace de la dégradation de la notation financière de la France, oblige à penser à l’un des côtés déplaisant de la grève : les grévistes doivent continuer à vivre pour continuer à lutter à nos côtés.
Une idée vieille comme le mouvement ouvrier : les caisses de grève. Des salariés, directement engagés dans le conflit ou non, pendant le conflit ou en prévision d’un conflit futur, cotisent pour alimenter un fond qui pourvoira aux frais de la grève : fournir un revenu remplaçant au moins partiellement le salaire habituel, pouvoir parer aux frais d’avocats en cas de procès…
Une association marseillaise, se revendiquant de n’être affiliée à aucun parti politique, a d’ailleurs créé une caisse de grève en ligne. Son fonctionnement est simple : proposer des liens vers des luttes en cours, par exemple le combat des salariés de Molex ou de Teleperformance, inviter les internautes à s’inscrire et à verser de l’argent pour la caisse de grève, et apporter une preuve du versement. Son site donne le suivi de quelques luttes, en cours ou terminées (avec des mises à jour incertaines) : http://solidarites.soutiens.org/
Les camarades de l’Union de Ville Nord du MJCF92 reconnaîtront peut-être-là une idée que nous avions développée entre nous. Le portail des luttes précité étant assez centré sur PACA (mais pas que), nous pourrions aussi songer à développer la nôtre. Il ne s’agit une concurrence stérile entre militants, mais le concept pourrait être encore amélioré par rapport à ce que propose le Portail des Luttes : il ne suffit pas de mentionner des luttes en cours pour les exposer à la solidarité publique, il faut encore faire circuler l’information et stimuler la discussion entre militants, afin de décider vers quelle lutte concentrer nos priorités, comme peuvent le faire des mouvements structurés comme le MJCF ou le PCF. Et ce pour une raison simple : nos moyens financier et temporels sont limités…
En attendant, d’autres caisses de grève se sont mises en place :
- Celle de la raffinerie de Donges (44) : http://www.7septembre2010.fr/post/2010/10/01/La-population-finance-le-blocage-des-raffineries ;
- La caisse de Solidaires du département de l’Hérault : http://www.7septembre2010.fr/post/2010/09/28/Une-caisse-de-gr%C3%A8ve-dans-l-H%C3%A9rault ;
- La CFDT a une caisse nationale de grève, comme vous pouvez le voir sur cet article (http://www.cfdtparis.com/spip.php?article18 ).
Notons, pour finir, dans le cas qui nous concerne tout particulièrement, et avec les évènements très récents opposant des lycéens et des policiers, le soutien financier pour les frais judiciaires des jeunes, camarades ou pas, abusivement poursuivis, sera une question à soulever.
Fin du message
Je précise cependant, spécialement pour les personnes avec qui j’ai pu discuter pendant le conflit des retraites, que je ne suis pas moi-même en accord avec tous les moyens de lutte. Notamment sur la question du blocage des raffineries, dont les conséquences économiques sont graves et à double tranchant (le gouvernement pouvait jouer sur un pourrissement rapide de situation, car, contrairement à ce que certains ont cru, les sondages portant sur le blocage des raffineries ne donnaient pas une majorité de français soutenant cette opération, contrairement aux autres grèves). Mais le but de ce groupe, contrairement à mon blog, est de donner l’avis de la fédération, membre du MJCF. Je le différencie donc de mes opinions personnelles.
Et justement, au fur et à mesure que le mouvement de contestation se destinait à buter sur les vacances scolaires de la Toussaint, l’actualité allait passer sur la lutte contre la répression policière parfois abusive que rencontraient les manifestants, notamment lycéens. Pas pour reprendre les propos non assurés de certains contre les policiers-infiltrés-casseurs, mais pour d’autres faits plus précis survenus dans les arrestations, les gardes à vue :
Groupe de soutien aux luttes, troisième message soumis à la fédération JC92, 22 Octobre 2010
Bonsoir à tous.
Puisqu’il était question de solidarité financière dans le précédent message, il faut d’abord que nous soyons tous informés de ce que le Front de Gauche – donc le PCF et le MJCF – organise la solidarité financière pour les salariés en grève. Vous pouvez par exemple lire cet article de l’Huma, (http://www.humanite.fr/20_10_2010-le-pcf-organise-la-solidarité-financière-456152). La CGT a également créé sa caisse de solidarité : http://www.cgt.fr/spip.php?article37850 (avec une adresse pour les contributions, contrairement à l’article de l’Huma !).
Sinon, un autre sujet, toujours en lien avec l’actualité, qui concerne spécifiquement les jeunes.
Nous avons tous vu qu’une répression policière s’abat sur les manifestants, mais qu’il y a également des arrestations de « meneurs » en dehors des manifestations et des caméras. Avec le topo habituel : violences policières, accusations délirantes…et procès. Quand les interpellés ne passent pas en comparution immédiate, un comité de soutien peut se constituer et organiser la solidarité financière.
Quelques cas où des jeunes pourraient avoir (eu) besoin de ces initiatives :
http://www.lepopulaire.fr/editions_locales/limoges/des_militants_devant_le_tribunal_pour_enfants_pour_soutenir_le_jeune_interpelle@CARGNjFdJSsBFhgABRg-.html
http://www.antirep86.fr/2010/10/17/temoignage-dune-repression-policiere-et-judiciaire-contre-des-mineurs-lyceens-de-fontainebleau/
http://www.leparisien.fr/toulouse-31000/jets-de-pierre-sur-la-police-un-mineur-ecroue-18-10-2010-1114660.php
http://www.20minutes.fr/article/609607/lyon-la-justice-penche-manifs-lyceennes
http://www.cyril-lazaro.com/article-la-justice-condamne-nos-enfants-c-est-pas-comme-pour-les-patrons-voyous-59321610.html
Sur Lyon, les libertaires se sont déjà donnés le mot :
http://rebellyon.info/Manifs-lyceennes-la-Caisse-de.html
Il faudrait prendre l’initiative, que l'on soit JC ou pas, dans les lycées, de chercher les jeunes inquiétés par la justice, et de proposer un contact avec le MJCF.
Pour les jeunes communistes, il serait pertinent de proposer, par tracts ou affiches, une prise de contact avec les jeunes communistes pour permettre aux intéressés ou à leur proche de garder l’anonymat. Et à nous de leur proposer un soutien lorsque les accusations sont véritablement abusives.
Fin du message
Ce message n’a pas été publié au niveau fédéral. Car il n’y a pas, pour l’instant, d’initiative nationale du MJCF ou fédérale pour prendre contact avec des lycéens poursuivis par la police, afin d’étudier les cas méritant un soutien (il ne s’agit bien évidemment pas de soutenir tout jeune devant passer au tribunal, seulement les cas qui nous paraissent injustes). Si ces initiatives ont lieu, elles seront locales. Je préviens donc clairement le lecteur que ce troisième message n’engage en rien la fédération des Jeunes Communistes du 92, tandis que les deux premiers ont été validés par elle (et peuvent donc être diffusés à souhait). D’ailleurs, si vous le lisez correctement, vous verrez que je ne prononce aucune décision au nom de la fédération, seulement une proposition (« il serait pertinent de… »).
Et que s’est-il passé depuis ?
Et bien, informé de ce que le projet avait besoin d’être réexpliqué aux camarades, j’attends la prochaine assemblée générale pour savoir si je peux le reprendre ou pas. En attendant, pour ce qui est de la lutte contre les abus de la répression, nous y réfléchissons localement, en effet.
En attendant, le groupe altoséquanais de soutien aux luttes est « en plan », en « stand-by » si vous préférez. Son activité de communication reprendra, je l'espère, sans doute fin Novembre.