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Texte Libre

      Ce blog est lié au site www.pourlecommunisme.com, rédigé par un militant du PCF, dans le but de publier plus rapidement des positions et informations liées aux sujets du site. Il est également devenu un blog de suivi (discontinu) de l'actualité du PCF, de réactions à divers sujets n'ayant pas leur place sur le site.

     www.pourlecommunisme.com est un site qui s'attaque directement aux critiques faites contre le communisme (millions de morts imputés à l'idéal communiste, faillite économique, etc...). Il ne fait la promotion d'aucun régime existant ou ayant existé par le passé, s'efforce de comprendre les faits et de proposer des pistes pour l'avenir.

     Vous êtes anticommuniste et voulez débarasser le monde d'un jeune fou qui, selon vous, risque de faucher à nouveau des millions de vies?

Vous êtes stalino-maoïste (pardon : marxiste-léniniste-pensée-Mao-Zedong) et voulez écraser la vermine révisionniste que je suis?

Vous voulez simplement parler du communisme?

Alors ce blog est pour vous.

 

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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 21:30

Cette compilation sera également présentée sur le site de l'ARSIN (http://www.arsin.fr).

 

                 Voici la compilation de mon blog, tant attendue par la foule en délire. Ou « les compilations » devrais-je dire, puisque cela fait deux tomes.

 

                Les versions papier (payantes, mais à marge nulle) sont disponibles sur TheBookEdition (le premier et le second tome), ainsi qu’un PDF téléchargeable complet.

 

 

                Mais tout est lisible sur Calameo.

 

                Ici le tome 1 de la compilation.               

 

                Ici le tome 2 de la compilation. 

               

                Neuf passages des plus notables sont également consultables :

 

Issus du tome 1 :

 

                Introduction – pourquoi être communiste, pourquoi ce blog 

               

                Constats sur la crise (Octobre 2008) 

               

                Voyage à Cuba (Août 2009) 

 

Issus du tome  2 :

 

                Contre les privatisations (Octobre 2009) 

   

    Sur les retraites (Avril 2010) 

               

                La dette publique (Juillet 2010) 

               

                Les dépenses publiques (Février 2011) 

 

                Etat, Nation, Identité, Racisme (Octobre 2009) 

 

                A propos des discriminations ethniques (Juillet 2010)               

 

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 21:01

Article rédigé par DiadoreCronos, ancien militant du PCF.

 

Après un nouveau mois d’absence, l’article que je rédige ici sera le dernier. J’ai décidé de suspendre le blog, mais pas de le fermer, et ce sans doute définitivement. Ce qui ne signifie pas que des mises à jour ou annonces ne seront effectuées, des fois que cela intéresserait les 5 à 10 passants quotidiens.

Cette clôture coïncide avec mon départ du PCF et du MJCF. Enfin pas tout à fait : j’ai annoncé mon départ aux camarades courant Juin.

L’une des premières raisons de la fin du blog est d’abord, comme dit plus haut, sa très faible fréquentation. En cinq ans, le total des visites uniques (ce qui ne signifie pas autant de personnes différentes) a tout juste dépassé les 15.000. Soit le nombre de visites qu’un blog honorable fait en un mois, et que certains font en un jour. Le fait est que je ne me destine pas à la tenue quotidienne d’un blog alimenté par une seule personne.

L’autre grande raison est ma rupture avec le Parti. Or, puisque ce blog n’a jamais vraiment été le blog auxiliaire de www.pourlecommunisme.com (qui lui, n’est pas davantage remis à jour, mais pourrait l’être), mais plutôt celui où je donnais mon opinion strictement personnelle de militant PCF-JC, il doit donc prendre fin maintenant.

Je ne commente plus l’actualité du Parti depuis belle lurette, depuis le printemps 2010 au moins. Je n’ai pas changé d’avis, loin de là, sur mon refus total de soutien à la candidature de Mélenchon. Déjà, en prenant ma carte en Septembre 2005, j’avais au mieux 50% d’accords avec les idées du PCF, telles qu’elles étaient exprimées par sa programmatique. C’était le parti dont j’étais le moins éloigné. Aujourd’hui, ce chiffre est beaucoup plus bas.

Parmi les lignes de clivages, les lecteurs de ce blog auront pu remarquer la question de l’austérité et de la dette publique. J’ai déjà pointé dans deux articles récents l’incohérence du discours de la « gauche de la gauche » qui dit à la fois « non à l’austérité », et « augmentons les impôts pour combler le déficit » (ce qui est encore de l’austérité). En 2007, quand Marie-Georges Buffet parlait d’accroître la pression fiscale pour réduire les déficits, j’étais plutôt d’accord, même si ça n’empêchait pas revoir les dépenses publiques, de réduire les gaspillages (et sur ce point, je n’ai jamais changé de ligne, je me rappelle déjà quand, en 2003, à l’époque sympathisant LCR, je faisais part à de jeunes « camarades » de la nécessité de ne pas laisser à la droite le monopole de la critique des gaspillages publics). Et, en 2007, ledit déficit public était inférieur à 3% du PIB, pas à 6% comme aujourd’hui. Contrairement aux camarades du PCF, je ne crois pas à la pertinence de grandes relances par le déficit (si elles fonctionnaient, elles devraient déjà produire leurs effets positifs sur la croissance, en Europe et aux USA, après trois ans de trous béants dans les budgets publics, et de plans d’austérité faiblards et tout juste au stade de l’annonce). Je ne crois pas non plus que l’on puisse annuler des dettes publiques sans conséquences graves, ni même que cela règle le vrai problème à savoir celui des déficits publics.

Je pense que les causes de notre crise sont nettement plus vastes, résidant en partie dans la faiblesse de la croissance économique et dans une nette surdépense de nos administrations publiques, dépenses qui ne pourront pas croitre indéfiniment en proportion du PIB (nous sommes déjà à 56%, trois points de plus qu’il y a trois ans). Etre communiste ou socialiste ne se reconnait pas au fait que l’on veuille toujours plus de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires. Ces problèmes de croissance et de dépenses publiques tiennent à un « modèle » social français qu’il faudrait sérieusement réinventer. Pas pour le copier sur un « modèle » allemand, scandinave ou anglosaxon. Mais sur un autre, proprement original. Parmi les autres causes de nos soucis, l’euro, et sa génitrice jalouse l’Union Européenne. L’euro est une monnaie ne convenant à aucun des états membres, et qui en plus de cela repose sur un contrat moral assez contestable, les états enregistrant des déficits commerciaux ayant compté sur la force exportatrice de l’Allemagne pour ne pas voir leur monnaie baisser, et continuer à emprunter. Avant que cela ne leur retombe dessus.

Je n’ai pas envie de rêver d’une « Europe des Peuples », attendue depuis des décennies, ni d’une « Europe de gauche », où un état sur vingt-sept, représentant un sixième de la population de l’Union, la France, pourrait convaincre tous les autres de « faire l’Europe » autrement. Comme si les autres pays n’avaient pas consciemment élu leurs dirigeants (même si cette élection a de moins en moins d’intérêt pour des pays de moins en moins souverains comme la Grèce ou le Portugal). Je n’ai pas du tout envie « d’Eurobonds », d’une dette européenne qui impliquerait un gouvernement économique européen, qui ne serait qu’une étape de plus dans la destruction de notre souveraineté (après la perte de notre monnaie, de nos frontières, de notre budget, il nous resterait vaguement notre armée, et encore, celle-ci étant intégrée à l’OTAN). Je ne crois pas non plus à une politique de « désobéissance civique », de « politique de la chaise vide », où au nom d’un pragmatisme douteux, on refuserait de quitter l’UE, pour continuer à l’influencer par le blocage de ses institutions. C’est à la fois vain (sur quel domaine l’appartenance à l’UE est-elle vraiment intéressante ? Nous n’avons besoin d’être membre de l’UE ni pour garantir la paix, ni la démocratie, ni la liberté des échanges ou de la circulation des personnes, ni pour les coopérations culturelles, scientifiques, militaires ou administratives), et d’une moralité bancale. Lorsque l’on intègre un système reposant sur des accords avec d’autres personnes (ou Etats), alors on en respecte les règles et le fonctionnement de base. Sinon, on en sort, ou alors on abuse de la confiance d’autrui, de son temps et de ses moyens.

Et, pour les sectaires qui me liraient, oui, je dis bien « notre » armée, souveraineté, monnaie, pays, « nos » frontières, budgets, lois…Oui, il existe des classes sociales, aux intérêts divergents et souvent antagonistes au sein de la société capitaliste française. Il n’y en a pas moins des intérêts convergents, et même plus pressants encore pour les prolétaires que les autres, qui sont la conservation de la sécurité du pays.

Je ne crois pas à une « fédération socialiste mondiale » qui fait rêver les trotskystes. Rien ne serait pire qu’un Etat mondial, pouvant écraser toute révolte sans aucun concurrent pour lui en tenir rigueur. Les nations et les Etats existeront tant qu’existera la liberté humaine, et pour se faire respecter, ils doivent disposer de la force. Lorsqu’un pays est soumis par un autre, ceux qui possèdent des capitaux peuvent s’arranger pour fuir, ou pour négocier avec l’occupant. Celui qui n’a que sa force de travail pour vivre subit de plein fouet le joug de l’envahisseur. C’est pour cela que, malgré l’incompréhension des gauchistes, les classes ouvrières sont souvent les plus patriotes, instinctivement et non symboliquement. Je ne crains donc absolument pas les accusations de « nationalisme » (terme fourre-tout) que pourra m’envoyer la « gauche » eurofédéraliste.

Pour en revenir à des questions de modèle économique global, j’ai pu constater en six ans que le PCF ne sortirait pas – qu’il s’agisse de sa direction ou de son opposition marxiste – d’une vision « étatiste » au sens le plus classique qui soit, et notamment du culte du « service public à la française ». C'est-à-dire une administration dont l’évaluation rigoureuse est toujours remise aux calendes grecques,  ou alors non entendue, quand la Cour des Comptes la fait. Une administration où le gaspillage n’existerait pas, où chaque poste serait utile et devrait donc être défendu corps et âmes. Une administration où toute défaillance est à mettre sur le compte du « manque de moyens » - sans jamais faire de comparaison avec ce qu’il en est réellement dans d’autres pays. Il m’était pourtant arrivé de dire, au cours d’un atelier du 33ème Congrès, que tout gaspillage public signifie un budget en moins pour financer d’autres progrès sociaux. Mais si vous le dites, vous servez la droite et les libéraux. On ne parle même pas des notions de concurrence et de marché, amalgamées depuis toujours à celle de privatisation.

C’est pour cela que j’épouse volontiers le qualificatif dont un autre auteur avait fait le titre de sa thèse : je suis «communiste libéral ». Libéral, et pas libertaire : je n’ai jamais été hostile à l’armée, la police ou la nation. L’existence de hiérarchies fonctionnelles dans de nombreuses activités humaines me semble indispensable. Mon idéal, c’est un Etat séparé en plusieurs niveaux : un état central purement régalien, disposant non pas du monopole de la force (je suis partisan du droit au port d’armes, je reconnais le droit à la l’autodéfense pour les particuliers), mais de la plus grande force ; des structures élues, distinctes de l’Assemblée Nationale, chargées de gérer les grands domaines de l’action sociale (financement des retraites, de la santé, de l’éducation et de l’aide aux familles et invalides) ; et les entreprises entre les mains de leurs salariés, ou d’associations de travailleurs plus larges, voire de tous les citoyens du pays pour les très grandes. Et ces entreprises évoluant de façon autonome, non planifiée, en concurrence. Voilà mon communisme libéral (et patriote).

Je termine cette vue générale du PCF en constatant que la réflexion sur le bilan des anciens régimes dits « communistes » ne mobilise pas grand-monde. Des camarades qui se battent contre la criminalisation de notre histoire, j’en ai rencontré. Mais c’était presque toujours pour réhabiliter la version stalinienne, c’est-à-dire l’histoire soviétique dans ses bons aspects (il y en a) et les mauvais, qui n'existeraient pas, ou seraient tellement à relativiser pour ces camarades. Les autres militants, la majorité, ne se préoccupent pas du tout de ces questions historiques.

 

Il y a aussi le bilan militant. Si ma période niortaise (Automne 2005-Début 2008) fut assez pauvre (33ème congrès et discussions autour du rassemblement antilibéral exceptés), mes six années au Parti furent riches d’apprentissage. Il valait sans doute mieux que je fasse mes essais au sein d’un mouvement sans avenir – car le PCF n’en a pas, non pas parce qu’il ne peut pas, mais parce qu’il ne veut pas en avoir : sa direction a organisé la « mélenchonisation », et l’opposition marxiste fut divisée dès le départ, et a continué à le faire en 2009, entre autres autour de l’opposition entre le patriotisme d’André Gérin, sa campagne contre la burka, et d’autres sections membres du réseau « Faire Vivre et Renforcer le PCF » qui rejettent ces positions.

J’ai vu, aussi bien au sein du PCF que du MJCF, des camarades sincèrement dévoués, qui  passaient leurs jours, soirées et parfois nuits dans l’action militante, dans la communication auprès des autres citoyens ou dans des tâches purement administratives et roboratives. Certaines sections arrivent à avoir des permanents, mais ce serait très insuffisant pour supporter l’ensemble de l'activité militante. Comme dans toutes les organisations durables (et le PCF est quand même le parti le plus vieux de France), de véritables talents de diplomates, d’organisateurs et, excusez du mot, de managers s’y rencontrent.

Au Parti, j’ai aussi vu les limites de la solidarité, lorsque des camarades doivent apprendre aux jeunes comme moi qu’on ne peut pas toujours suivre son sentiment et intervenir pour aider ceux qui semblent en avoir urgemment besoin, car on n’en a pas les moyens, ou parce que les pouvoirs publics se déchargeraient alors totalement sur nous. Et qu’on ne peut pas non plus éviter de donner le coup de poing de temps à autres, même au cours d’une fête comme celle de l’Humanité, car sans limites claires, une organisation s’enraye très vite.

J’ai aussi connu les petits chefs, parfois jeunes, les coups bas lors de débats « fraternels », les gens qui maitrisent les ficelles de la démagogie avant d’avoir atteint vingt-cinq ans. Mais rien de bien méchant. Je ne dis pas cela pour me plaindre, plutôt pour plaindre ceux qui ont remplacé le combat des idées par le combat des mots, voire dans certains cas par le combat aux poings. Lorsque l’on a acquis cette façon de faire de la politique si jeune, le risque est d’y rester définitivement.

 

Pour tout dire, j’étais entré au PCF dans l’idée de le faire changer de l’intérieur. J’ai donc toujours été un « entriste », et ça n’a rien de honteux si cela est sincère. Or, changer un parti de l’intérieur, surtout s’il a une histoire conséquente derrière lui, m’apparait de fait impossible. Ca l’est peut-être pour un groupe de gens décidés serait peut-être possible, mais pas pour une personne dont les idées sont si différentes de celles de la majorité. Et les calculs arithmétiques que je me faisais, évaluant le nombre de gens que j’aurais à convaincre pour en convaincre d’autres, et arriver jusqu’à faire basculer la majorité au sein du Parti, restent des vues de l’esprit : dans un parti, une personne n’en vaut souvent pas une autre en termes d'influence.

 

Alors maintenant ?

Je ne suis pas tout à fait seul. J’ai rencontré sur le web d’autres personnes qui ont eu, soit des parcours, soit des idées proches des miennes, soit les deux. Je pourrais citer le blogueur Descartes, qui a eu des responsabilités dans le PCF avant de devenir blogueur indépendant, peu amène vis-à-vis de Mélenchon, et qui corrige certaines absurdités proférées par la « gauche radicale », au point de passer parfois pour « réac ». Ou encore Joe Liqueur, le troisième « communiste libéral » que je connaisse, puisque c’est le titre de son blog. Sauf que lui ne doit jamais avoir été membre du PCF. Il est en revanche membre de l’UPR, le parti de François Asselineau, ralliement de tous ceux, à gauche comme à droite, veulent que la France quitte l’Union Européenne, l’euro et l’OTAN. Le discours d’Asselineau est loin d’être parfait sur le plan économique, mais c’est la dénonciation la plus aboutie de l’eurofédéralisme qui ait couru sur le Net.

Sont également adhérents de l’UPR les membres de l’ARSIN. Cette petite association succède à Socialisme & Souveraineté, « parti » anticapitaliste et antifédéraliste, qui avait repris mes propositions pour le modèle économique qu’ils prônent. Leur site existe toujours, mais ils sont passés à l’ARSIN (Association Républicaine pour le Socialisme et l’Indépendance Nationale). Il ne s’agit pas que d’un site qui rassemble des articles de plusieurs blogueurs amis (parmi lesquels on retrouve Edgar, de La Lettre Volée, déjà cité sur ce blog). Ils proposent directement une autre façon de faire de la politique, centrée autour de l’action individuelle, que le groupe veut stimuler sans en supprimer l’originalité, et de la réflexion critique sur ses propres idées. Mais je vous laisse lire leur propre présentation.

Voilà, ainsi s’achève cette œuvre de cinq ans. Je compile déjà mes textes, et en ferai une version en deux tomes pour ceux – on ne sait jamais- que cela intéresserait. J’aurai également d’autres ouvrages à présenter. Mais plus d’articles.

 

A bientôt sur d'autres horizons.

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 21:44

 

Ce  blog a maintenant quatre ans. Et pour la peine, il change de nom. Ce blog n’était que –très- partiellement le blog du site www.pourlecommunisme. Il a largement servi à traiter d’autres sujets, avancer des positions qui ne pouvaient nullement se retrouver sur le site. Je décide donc de lui donner un nouveau nom apparent (le nom technique reste pourlecommunisme.over-blog.com, puisque Over-Blog ne peut pas changer le nom des blogs) que vous avez déjà remarqué avec la nouvelle bannière.

 

J’ai opté pour le Blog Déviant d’un Communiste Français.

 

Déviant parce que, comme les lecteurs, même occasionnels, l’auront remarqué, ce blog exprime très souvent des idées qui ne sont pas celles, ou du moins pas exactement celles des mouvements dont je suis membre, le PCF et le Mouvement des Jeunes Communistes de France. Cette déviance n’est pas un but en soi, mais un constat. Il m’arrive de défendre telles quelles les propositions du Parti – comme les fonds régionaux pour l’Emploi et la Formation- ou de défendre la plus grande justesse de nos analyses par rapport à celles d’autres partis, comme dans cet article critique du PS en 2007. A ceux qui trouveraient étrange d’être membre d’un parti dont on n’épouse pas à 100% la majorité des propositions, je réponds que les gens qui sont d’accord avec tout le programme de leur formation politique doivent être rarissimes, à l’exception des membres des instances dirigeantes des formations, ou de leurs adorateurs. Je ne suis ni de l’un ni de l’autre. Mais je rappelle surtout que même si la programmatique diverge entre moi et le Parti, notre objectif reste le même : une société de propriété collective, l’abolition de l’exploitation capitalise, comme seuls moyens d’obtenir une liberté d’action et une égalité de droits réelle pour le plus grand nombre.

 

Français, car c’est évidemment dans un cadre de référence franco-français que je rédige mes articles. Non pas que rien de ce qui se passe à l’étranger ne m’intéresse (l’article sur la Pologne rédigé au printemps m’amène d’ailleurs régulièrement des lecteurs). Mais que c’est à l’action du gouvernement français que je me réfère le plus souvent dans mes commentaires et critiques, et que c’est par rapport aux chiffres français que je formule mes propositions. Je n’ai pas (enfin pas souvent) la prétention d’avancer des solutions pour des pays que je situe sur une carte mais dont je connais peu de choses, et où je n’ai jamais été. S’informer sur ce qui se passe dans le reste du monde est vital, mais c’est dans le cadre de la nation que se déroule ma démarche.

 

Par la suite, j’annonce que mon activité sur les douze mois à venir, soit l’année 2010-2011, cinquième année du blog, sera sans doute moins importante qu’au cours de 2009-2010. Plusieurs occupations personnelles m’ont déjà obligé à baisser le rythme des publications. D’autres projets pourraient susciter des publications et donc contredire ce que je viens d'écrire, mais rien n’est sûr.

 

Aussi, faisons le bilan de ces douze derniers mois. En Novembre dernier, j’annonçais que je commencerai à effectuer des formations parmi les jeunes communistes. J’en ai fait plusieurs, dont une sur la Révolution d’Octobre et une sur les retraites. Mais je n'étais pas le seul à proposer des formations, et n'ai aucune vocation à en avoir le monopole. L’été et le début d’Automne mouvementé n’ont pas donné d’occasion de réitérer, pour l’instant, l’expérience.

 

Je déclarais également mon intention de publier le texte du site de www.pourlecommunisme.com. Et bien c’est fait, mais sans éditeur. Ceux qui consultent le site auront pu voir la couverture du livre, autopublié chez TheBookEdition. J’y consacrerai un article bientôt pour que cela soit plus voyant.

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 23:41

       Après trois semaines d'inactivité de ce blog, je reviens pour annoncer plusieurs choses:

 

       D'abord, quelques articles programmés sur les thèmes suivants (j'ai plusieurs fois annoncé à l'avance mes articles, pour me forcer à les faire) sur les thèmes suivants:

 

       - sur la question des discriminations ethniques (à l'emploi notamment), pour une discussion critique et une proposition alternative à la discrimination positive;

 

       - sur le sketch qui s'est joué en milieu du mois de Juin entre Identitaires, Riposte Laïque et les "antiracistes" de gôche, les délires des uns et des autres et ce qu'il révèle d'un clivage croissant dans la scène politique française;

 

       - sur la question de la dette publique: un sujet pour le moins fondamental ces temps-ci;

 

       - mes positions sur le Front de Gauche. Un sujet que j'aurais voulu poster début Mai, mais j'aurais cette fois-ci la possibilité de juger également les positions du "congrès" (le 35ème) du PCF qui s'est tenu au mois de Juin (vous savez, le congrès où Pierre Laurent est devenu officiellement secrétaire national...vous ne connaissez pas Pierre Laurent? Vous aussi?) ;

 

       Ces trois sujets prendront du temps, il s'agit donc de la programmation du mois de Juillet.

 

       Un autre sujet, plus massif encore, concerne mes positions sur la santé. Mais cela demandera une série d'articles et des lectures bien plus nombreuses. J'espère pouvoir aborder celà en Septembre.

 

       Autre chose maintenant, à propos de l'évolution de ce blog. Alors qu'il a 3 ans et huit mois d'existence, je pense qu'il est sorti de sa destination initiale (et depuis longtemps en fait), d'être l'appendice du site www.pourlecommunisme.com . D'ailleurs, je me demande s'il a jamais réellement rempli cette fonction. Il a joué - et joue sans doute - un rôle de "produit d'appel" (le blog fait venir des lecteurs en parlant de divers sujets, certains visitent le site).

 

       Mais je pense qu'il faudrait clarifier la situation, par exemple en changeant le nom du blog, par exemple à l'occasion de son quatrième anniversaire (1er Novembre prochain). La référence au communisme sera bien évidemment conservée, même si certains me l'ont déjà déniée (cf. les commentaires des vidéos "Changer de système", la n°3 par exemple). Mais ça, je m'y attendais.

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 20:55

Le 1er Novembre dernier, ce blog fêtait (en silence et tout seul) ses trois ans d'existence.

Au total, en incluant tous les articles, son contenu dépasse les 900.000 caractères (blancs compris), en incluant les articles où je raconte un peu ma vie, le compte-rendu du voyage à Cuba, et les vidéos "Changer de système" (et on serait à un million si je publiais la version écrite de ce que je baragouine dans ces vidéos - encore désolé pour la voix, je n'ai toujours pas de speakerine à voix sensuelle à disposition).

Autrement dit, j'ai publié l'équivalent de 10 pages de livre au format courant (25.000 caractères) par mois, sans compter quelques graphes et illustrations. Commencé le 1er Novembre 2006, ce blog n'a connu que trois mois sans aucune publication, dont deux en 2007, pour cause de stage et d'abattement moral profond suite aux performances du Parti.

Cette excuse du "je publie rien car j'ai pas le temps (bon ça c'est vraiment bidon) et parce que l'état du parti me fait déprimer" a beaucoup fait pour que je mettre plus d'un an à me rendre compte que, ben non, un blog, même en plus d'un site, ça suffit pas à soulever un mouvement de masse sur le Net.

(Pourtant y en a qui essaient. Cherchez le "Mouvement Agir Pour l'Avenir" sur le Net. Un "parti" créé par un type de 19 ans, uniquement -ou presque- par Internet. Il a des centaines de contacts. Je vous laisse juges de la qualité des idées).

Si je poste cet article, c'est parce que j'ai plusieurs choses à annoncer.

D'abord, je me suis lancé dans les formations pour les Jeunes Communistes du 92. La première séance a lieu ...demain, 7 Novembre, à Gennevilliers, à la section locale du Parti, vers 16 heures ou 17 heures. C'est évidemment tard pour prévenir, mais je ne comptais pas sur ce blog pour faire passer le message. C'est juste que si des gens habitant l'Ile-de-France veulent un jour y venir, j'annoncerai les suivantes ici même.

La séance du 7 Novembre sera un peu "pilote", et aura pour thème la Révolution bolchevique, son contexte, ses mythes, etc... La prise du Palais d'Hiver ayant justement eu lieu le 7 Novembre 1917.

Ensuite, j'essaie de (re)-créer une activité (j'ose pas dire une section) JC à Colombes (j'inclus La Garenne- et Bois-Colombes dedans). Pas facile. Pour l'instant, deux contacts du MJCF/PCF ont répondu positivement, pour huit fois plus de contacts à radier des listes (numéros obsolètes, perte d'intérêt, déménagements,...). Si vous habitez dans le coin, ben...n'hésitez pas à prendre contact ici même.

Autre nouvelle.

Je vais essayer de publier mon site. En version papier. Dès 2006, vu sa faible fréquentation, j'aurais dû comprendre que ce  n'était pas vraiment un site, mais un livre en ligne. J'ai passé mon mois d'Octobre à compléter ma bibliographie (qui reste faible), et remettre à jour mon texte. Ce n'est pas encore fini. Je ferai mes envois aux éditeurs la semaine prochaine.

Je suis tombé parfois sur des révisions à faire. La dernière est problématique. Cette semaine, je suis tombé sur un article d'un universitaire indien qui explique que, contrairement à ce qu'on croit, l'état indien du Kérala ("petit" état de 30 millions d'habitants situé au Sud-Ouest de la péninsule) est non pas un état moyennement riche par rapport à l'Inde (donc très pauvre par rapport à la France), mais en fait le plus riche de l'Inde (c'est-à-dire très pauvre mais un peu moins que prévu). Qu'est-ce qu'on en a à foutre, me diront ceux qui n'ont pas lu mon site de fond en comble?

Et bien que le Kérala, état dirigé par le (ou plutôt un des) parti(s) communiste(s) indien(s), s'est bâti une réputation d'être un état pauvre où la population est bien éduquée (alphabétisation quasi-complète, y compris pour les femmes), et bien soignée, avec une des mortalités infantiles les plus basses d'Asie, et une espérance de vie de 73 ou 74 ans ces dernières années. Celle de l'Inde tourne à 65 ans (même si la CIA, dans son World FactBook - cherchez sur le Net, bossez un peu par vous-mêmes, le moteur de recherche est ton ami- annonce que l'espérance de vie indienne aurait fait un bond jusqu'à 69 ans ces dernières années; tant mieux pour eux). Donc une sorte de mythe s'est répandu parmi les communistes et la gauche altermachin (mondialiste pardon), sur le Kerala, "état pauvre où l'on vit vieux".

Or, l'article que j'ai lu cherche à démontrer qu'en fait, les revenus des kéraliens sont sous-estimés. Et qu'ils sont en fait l'état le plus riche d'Inde. Ce qui fait que, même si le gouvernement local a effectivement mis à la disposition d'une majorité de la population des services médicaux publics accessibles à tous, une fraction importante (plus de la moitié) des kéraliens utilisent souvent la médecine privée, plus chère. Car ils ont de la thune, qui leur vient soit de l'économie informelle, soit des deux millions de kéraliens travaillant à l'étranger, dans le Golfe Persique surtout.
L'auteur se base sur les statistiques de la consommation par ménages pour prouver que les revenus de cet état sont sous-estimés. Et les statistiques officielles du gouvernement indien que j'ai consultées confirment ce qu'il dit : les kéraliens sont effectivement les plus aisés, en moyenne, du pays de Gandhi.

Donc en fait, le Kérala est "l'état riche (par rapport à l'Inde) où l'on vit vieux". Ce qui est nettement moins surprenant.
Ca me pose problème, dans la mesure où, dès 2005, j'ai moi-même écrit un article sur la surmortalité dans le monde capitaliste (cherchez sur www.pourlecommunisme.com, dans le PDF sur le Livre Noir du Capitalisme), en citant le Kérala comme exemple de pays pauvre où on vit vieux, et en écrivant également que le Kérala se situait dans la moyenne de l'Inde pour ses revenus, voire en dessous. C'était erroné, et je m'en excuse auprès des lecteurs de mon site (bon, d'après les stats, ils étaient rares, mais quand même).

En fait, pas tant que ça. En réunissant des statistiques accessibles au grand public sur le site Perspectives Monde de l'Université canadienne de Sherbrooke, on s'aperçoit quand même que, même en réévaluant les revenus par habitant des kéraliens, cet état obtient des performances en termes de santé et de longévité nettement supérieures à celles d'autres pays aussi fortunés en moyenne, par exemple l'Indonésie. Et il n'est pas le seul. Vous en saurez plus...dans le livre "Pour le Communisme" (t'as vu le plan marketing?), quand il paraîtra (c'est-à-dire pas avant le Printemps prochain, si Dieu-Marx-la Chance le veut).

Je mets donc à jour mes écrits sur la surmortalité capitaliste, et le site www.pourlecommunisme.com sera, si la publication advient, changé en résumé promotionnel du livre, en supprimant la plupart des PDF (que peu de gens lisent de toute façon).

Voilà, vous en savez autant que moi sur mon avenir proche.

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14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 21:45

Je n'écrirai pas pendant les 15 prochains jours, pour la simple raison que je serai en voyage à Cuba avec le Mouvement des Jeunes Communistes de France. J'essaierai de consacrer quelques articles pertinents sur ce que j'aurais vu là-bas. C'est-à-dire ni des discours laudateurs, ni du discours hypercritique envers ce que nous auront raconté les camarades cubains.

Je sais que cela est totalement irrationnel, mais je ne peux cacher une certaine appréhension du départ. Parce que je n'ai pas pris l'avion depuis douze ans pratiquement, et parce que l'année 2009 a été gâtée en catastrophes aériennes (dans l'Atlantique et dans l'Océan Indien). C'est irrationnel car le risque de périr en voiture est déjà largement plus élevé que celui que je vais encourir en prenant l'avion. La peur du vol est certainement plus due au fait que l'on ne peut rien faire personnellement pour réduire ce risque, alors qu'on peut diminuer la probabilité de périr sur la route en améliorant sa conduite.

Si malgré tout je devais piocher le mauvais numéro et ainsi finir ma vie en avance, je tiens à faire un petit bilan. Le 10 Septembre prochain (ou le 9, ou le 11, je n'ai pas de certitude), je serai membre du PCF depuis 4 ans. J'ai passé les 30 premiers mois de cette adhésion à Niort et en Vendée, autrement dit en situation totalement passive puisqu'il ne pouvait quasiment rien se passer. A Poitiers, où j'avais milité avec le PCF contre le Traité de Rome en Mai 2005, les possibilités d'actions étaient nettement plus grandes, et la capitale poitevine fut très mobilisée contre le CPE (note: il n'y a qu'en Vienne et Deux-Sèvres que l'on parle encore du Poitou. En Vendée, le plus peuplé des trois départements de l'ancien Poitou historique, on ne l'évoque plus qu'à titre historique, tant ce cher département a développé une identité propre).

Les années 2004 et 2005, passées à Poitiers, furent fécondes (notamment avec la rédaction d'un Anti-Livre Noir du Communisme et plus généralement de mon site
www.pourlecommunisme.com
mis en ligne pour la première fois en Septembre 2005). Certes, en soi, ce n'est que du grattage de papier, ou de clavier plutôt. Mais il était fondamental de commencer par là pour savoir où en étaient mes idées -furent-elles révisionnistes ou petites-bourgeoises- avant d'entrer sur le terrain. Car, comme je le dis dans mes articles de la catégorie Présentation, je savais que ce ne serait pas le PCF qui ferait de moi un communiste.

Mais pour se mettre à l'action dans Niort, il fallait le vouloir. Au cours de l'hiver 2005-2006, c'est plutôt une sorte d'hibernation qui a commencé. Le congrès de Mars 2006, auquel j'étais présent en tant que délégué, m'a assommé sous des tonnes de baratin social-démocrate. J'avais voté contre tout le programme du parti, pour des raisons que j'ai expliquées dans l'article "Misère de l'antilibéralisme". Mais cela a servi a peu de choses, tant les scores positifs à plus de 80% s'empilaient. De ce fait, et au fur et à mesure que le mythe du grand "rassemblement antilibéral" se dissipait (refus de LO, de la LCR, puis apothéose de Décembre 2006), je m'éloignais de l'action, au profit de futilités personnelles, et même des travaux d'études qui m'avaient occupé en 2004-2005. Bien que prévisible, le coup de massue du 22 avril 2007, après 4 mois de campagne où je m'étais réinvesti, m'a fait profondément hésiter à continuer mon engagement au Parti. Je réalise que j'aurais pu - et j'en avais le temps - utiliser l'année 2007 pour faire une critique détaillée et en règle du programme antilibéral et de la démarche qui le sous-tendait. Mais je savais aussi que ces deux années (2006-2007) seraient recouvertes par la chape de plomb de l'antilibéralisme jusqu'à la présidentielle, puis ensuite ce fut le débat sur la liquidation du Parti temporairement réglé par un statu quo en Décembre 2007. Mais même dans un tel contexte, l'attentisme est une erreur. Lorsque la ligne générale du parti est mauvaise, on doit toujours continuer les luttes sur le terrain. Lorsque l'on n'est pas soi-même engagé dans les luttes (c'était mon cas, étant étudiant dans une petite unité universitaire difficilement mobilisable), et que l'on est dans une région à faible potentiel militant, on étudie, on écrit, et on fait passer l'information, surtout avec cet outil irremplaçable qu'est le Net.

2008 a été plus clémente tant pour moi que pour le Parti. Par un relatif maintien aux municipales et aux cantonales pour le Parti, par une année de fin d'études particulièrement chargée pour moi, tout en m'impliquant dans la préparation du Congrès.

Si une défaillance aéronautique devait m'entraîner dans les abysses demain ou le 29 Juillet à mon retour, je laisse donc un site équivalent à un livre de 360 pages (à 2500 caractères par page), ce blog (valant déjà plus de 250 pages).

L'impression d'avoir perdu les années 2006-2007 (et d'autres avant 2004) me pèse. J'aurais pu écrire et lire beaucoup plus, faire de meilleures études, et agir davantage sur le terrain. Sur les huit dernières années de ma vie, j'ai l'impression d'en avoir vécu quatre. C'est dans ces conditions qu'on se sent vivre avec une partie de son propre cadavre attaché comme un boulet au pied.

Toute discussion qui ne prépare pas une action est inutile, disait Thorez. C'est pour cela que, si Dieu/le Hasard/le Matérialisme Dialectique me prête vie, vous aurez, outre des retours de Cuba, des lectures de Marx en rapport avec la crise et les questions du programme économique du PCF, à partir du 29 ou du 30 Juillet.

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2 novembre 2006 4 02 /11 /novembre /2006 14:52

J’écris ce billet à titre de présentation, mais aussi un peu pour donner un contre-exemple à ceux qui pensent que « ouais, bon, t’es coco parce que t’es jeune, plus tard tu verras… ». Combien de fois ai-je lu des textes de droitiers qui racontaient qu’ils avaient été de gauche voire communistes étant jeunes, puis qu’ils avaient « découvert les crimes du communisme », puis « l’incurie des économies administrées, jusque dans l’administration à la française », et qu’alors, ils avaient « ouvert les yeux », s’étaient tournés vers le « libéralisme », pour ne plus en démordre.

 

Et bien mon expérience est totalement inverse.


Quand j’étais plus jeune, j’étais vieux dans ma tête


Je me suis intéressé à la politique dès l’âge de 10-11 ans, et me souviens encore du jour de la première élection à la présidence de Jacques Chirac, en 1995. A l’époque, j’étais de droite. Mon père est médecin généraliste libéral, et lui aussi avait été de gauche étant jeune, soixante-huitard, avait voté Mitterrand en 1981, et avait été déçu au point de virer à droite, voire très à droite ensuite. Alors autant vous dire que je n’ai jamais ignoré les discours sur les « fonctionnaires feignants », les impôts trop élevés, la sur-administration de la France, et même de temps à autres les immigrés-qui-viennent-profiter-de-nos-largesses-sociales. N’ayant pas souvent eu d’excellentes relations avec mes professeurs, j’étais encore plus disposé à écouter le discours contre l’Etat, contre la fonction publique.

 Je n’avais pas davantage de sympathies pour le communisme. Quand fut paru « Le Livre Noir du Communisme » en 1997, je fus d’emblée partisan de ses thèses. Les communistes ne valaient pas mieux que les nazis, ils tuaient les « bourgeois » comme les nazis tuaient les juifs. Je me rappelle avoir même pensé qu’il fallait d’urgence envahir Cuba pour libérer son peuple du dernier « dictateur communiste ».

Mais il y avait cependant quelque chose chez moi qui faisait que je n’avais jamais été libéral pour autant. J’étais frappé que dans notre pays, plusieurs millions de personnes soient au chômage, et qu’en guise de solution, il aurait fallu « attirer les investisseurs » (je ne savais pas alors que la France attirait déjà beaucoup les investisseurs étrangers, ce qui ne résorbait pas le chômage pour autant). Je n’admettais pas que pour régler nos problèmes internes, il eût fallu se plier aux intérêts de personnes (physiques ou morales) privées et étrangères. Il y avait bien un moyen de remettre au travail les français par nous-mêmes, que diable ! Mes opinions n’en sont pas restées là, mais j’ai toujours conservé cette idée qu’il est inadmissible de confier notre avenir au « jeu des agents privés », en sachant que ceux qui décideraient de notre avenir ne seraient pas « tout le monde » (et là dessus, j’ai bien été confirmé, le « capitalisme populaire » est une farce), mais une minorité d’individus mieux dotés que les autres. Et je ne croyais pas non plus que les individus les plus riches soient les plus méritants.


Un déclic signé Gilles Perrault


Vers 14 ans, suite à de mauvaises discussions sur le Net, mes certitudes s’étaient en bonne parties effondrées, et je me suis retrouvé apathique pendant quelques temps. J’avais gardé mes idées d’antan sur certains sujets, comme l’anticommunisme. Et c’est au cours d’un été, 1999 je crois, que j’ai lu –ou plutôt relu- un article de Gilles Perrault paru dans Le monde Diplomatique en Décembre 1997. Vous pouvez le trouver sur :

 http://www.monde-diplomatique.fr/1997/12/PERRAULT/9660.html

 Dans un passage de l’article, Perrault s’en prend à la comparaison que dresse Stéphane Courtois (maître d’œuvre du Livre Noir) entre le « crime de race » nazi et le « crime de classe » imputé au communisme.

 «  Il [Stéphane Courtois] introduit donc le concept d’un « génocide de classe » qui serait l’exact équivalent du « génocide de race ». L’imposture intellectuelle sidère par son audace. Aux yeux des nazis, un Juif restait de sa conception à sa mort défini par sa judéité. Un bourgeois dépouillé de ses biens sort de la bourgeoisie. La Révolution française a voulu, et dans une certaine mesure accompli, la liquidation de l’aristocratie en tant que classe, ou caste. Mais les « ci-devant » dépossédés de leurs titres et privilèges n’étaient pas automatiquement promis à l’échafaud, où ils furent moins nombreux à monter que les ouvriers ou les paysans. »

Lors de ma première lecture de l’article en 1998, je ne compris pas les arguments de Perrault. Lorsque je relus l’article en 1999, ce fut le choc. Effectivement, on peut supprimer une classe sociale sans tuer ses membres. Si plus personne ne travaille la terre, il n’y a plus de paysans. Si personne ne travaille à l’usine ou n’a de boutique, plus d’ouvriers et de commerçants. Si plus personne n’a de capital productif privé, alors il n’y a plus de capitaliste, même sans tuer qui que ce soit. A l’inverse, un nazi considère le Juif comme indéfectiblement juif. Le seul moyen de supprimer une race dans l’optique nazie est de tuer tous ses membres, et c’est qui fut tenté par la Shoah. J’ai passé une nuit entière à essayer de batailler contre l’argumentation de Perrault. Mais si, il doit bien y avoir un moyen de montrer que les communistes veulent forcément exterminer les « bourgeois », puisque apparemment ils l’avaient fait dans les régimes de l’Est… Je devais me rendre compte plus tard que même la déportation des koulaks n’avait pas été une opération d’extermination comparable à la Shoah.


 
Ce fut la première étape de ma sortie de l’anticommunisme : le déconditionnement.

 
Auto-communisation

 
Le reste, je l’ai fait tout seul, sans aucun mentor, ni stage de formation théorique. De 1999 à 2001, j’avais cessé d’être anticommuniste, mais je n’étais pas communiste pour autant. J’avais cependant appris à faire la distinction entre l’idée communiste et les régimes qui s’en étaient réclamés. Mais je ne voyais pas, a priori, quelle nécessité on pouvait bien trouver à collectiviser ou planifier une économie.

 Puis en 2001, une brève réflexion au cours d’une heure de pause au lycée, et je me suis demandé qui pouvait bien prétendre être à l’origine de la création de la richesse matérielle. Qui, sinon le travail, la produisait ? Et quel était le rôle du propriétaire du capital ? D’avoir apporté ses machines, bâtiments, fournitures diverses ? Mais il ne les avait pas produit lui-même, la plupart du temps, il s’était contenté de régler les opérations financières qui permettaient aux travailleurs (qu’ils soient ouvriers, cadres, ingénieurs ou directeurs) de produire. Comme le disait Bernard Maris, « mettez vingt balles dans une boîte, enterrez-là, déterrez-là vingt ans après : ça fait toujours vingt balles ». Le travail seul crée la richesse, avec l’aide de la Nature. Le propriétaire du capital, en tant que propriétaire, ne produit rien. Celui qui prête de l’argent a bien entendu le droit de demander à le récupérer au bout d’un certain temps, avec même une compensation pour l’inflation pendant la période du prêt ; mais au-delà, s’il exige une rémunération nette, c’est un vol, même à 1% de la valeur ajoutée.


 Et c’est là que je me suis décidé. Les communistes avaient raison, à la base. L’exploitation existe, même si elle ne prend pas la forme d’un patron odieux en haut-de-forme martyrisant ses ouvriers. Elle existe par la simple rémunération du capital privé. J’ai ensuite dû affiner la chose : tous les salariés ne sont pas exploités au même niveau, certains sont eux-mêmes actionnaires, mais les cadres le sont nettement plus que les ouvriers, et la répartition du patrimoine financier en France est encore bien plus inégale que celle des revenus, 90% de ce patrimoine allant aux 50% de ménages français les plus aisés.


 
N’y a-t-il pas un moyen de remplacer les actionnaires privés, non pas par une planification en laquelle je ne crois pas, mais par un propriétaire démocratique, qui pourrait récupérer les bénéfices des sociétés au nom des salariés ? Plusieurs modèles se sont succédés dans ma tête. J’ai d’abord pensé à la propriété d’Etat généralisée, avant de considérer qu’il valait mieux avoir des représentants des salariés –ou même des travailleurs en général, indépendants compris- élus distincts du gouvernement. J’en suis arrivé à ce qui est publié sur mon site actuellement, en rubrique « programme communiste ».

Pour ceux qui m’accuseraient de « haine de classe », je tiens à vous dire une chose : je suis moi-même actionnaire. Mon père a tenu à placer pour nous des sommes qui seront partiellement investies en actions. Je toucherais donc probablement des dividendes venant d’entreprises pour lesquelles je n’ai pas pu fournir une once de boulot, puisque je ne sais même pas desquelles il s’agit, et que je n’ai pas besoin de le savoir. Ce qui m’a confirmé dans l’idée qu’à mon image, les actionnaires en tant qu’actionnaires sont des parasites économiques. Qui gagnent quand même plus d’une cinquantaine de milliards d’euros de dividendes par an en France. A comparer avec le coût des gaspillages publics. (Rassurez-vous, je ne resterai pas actionnaire longtemps : dès que je serai indépendant financièrement, je bazarde ce « patrimoine »)


 A ceux qui veulent m’apporter « la lumière », passez, j’ai déjà l’électricité (plus les soviets)

 


Il y a encore plein de choses à dire sur les raisons qui me font être et demeurer communiste aujourd’hui. Mais ce n’est absolument pas la peine de vouloir me « révéler » les crimes de Staline, Mao, Pol Pot, et j’en passe : c’est justement par là que j’ai commencé, quand j’étais anticommuniste sauce Courtois-Revel ! mon site parle assez abondamment des méfaits des ex-régimes de l’Est, tout en insistant bien sur les différences entre eux, ainsi que sur l’origine de la dictature dans ces états, et sur la différence de nature, d’objectifs et de méthode par rapport au nazisme.

 Ce n’est pas non plus nécessaire de me rabâcher « l’inefficacité » des économies administrées, leurs conséquences en terme de pénuries, de pauvreté, j’ai déjà lu sur ce sujet et ai exposé quelques causes de ces échecs dans la partie de mon site intitulée « Pourquoi l’échec de l’URSS ? ». La planification ne fait pas non plus partie de mon programme, car je considère qu’elle n’a pas de lien logique avec la collectivisation.

Quant aux administrations et aux entreprises publiques, j’y ai déjà travaillé deux fois. Je n’ai pas réellement assisté au spectacle de fonctionnaires payés à ne rien faire, mais plutôt régulièrement employés à des tâches d’utilité discutable. Au bout de deux semaines de travail en tant qu’ « instructeur » au Conseil Général de Vendée, on me demanda mon avis sur le service, et je répondis qu’en informatisant un peu plus on n’aurait pas eu besoin de m’employer. Je ne fus pas réembauché l’année suivante, contrairement à mon frère. Je ne suis en aucun cas un fan de l’Etat, des syndicats, de la fonction publique. Je suis tout à fait d’accord avec le principe de la responsabilisation des agents de l’Etat, de la rémunération au résultat, à condition qu’elle soit collective et non individuelle, car l’Etat n’est et ne sera jamais un employeur comme les autres, il peut très bien cacher un licenciement politique derrière un motif « d’incompétence », alors qu’un employeur privé préférera encore garder un bon ouvrier de gauche que de s’en débarrasser au profit d’un mauvais ouvrier, fut-il «jaune » et briseur de grève. Je ne suis pas « contre l’entreprise », mais je la préférerais propriété de l’ensemble de ceux qui y travaillent.

 

 Je suis communiste par conviction, et pas parce qu’un parti m’aurait séduit. Comme je l’écris dans « Misère de l’antilibéralisme », le programme du parti auquel j’ai adhéré, le PCF, me semble extrêmement mauvais, et pas communiste du tout. Denis Kessler (ancien trotskyste étant jeune, n°2 du Medef à l’époque de Seillères) disait : « Quand on n’est pas de gauche à vingt ans, c’est qu’on n’a pas de cœur ; quand on est toujours de gauche à quarante ans, c’est qu’on a pas de tête ». Dans ce cas, je n’avais pas de cœur étant plus jeune, mais, c’est étrange, les arguments des anticommunistes, même les plus-vieux-qu’on-tout-vu-tout-vécu me paraissent toujours aussi illogiques, peu en conformité avec les faits lorsqu’on creuse un peu les apparences. Je ne dois pas avoir de tête, peut-être.


 Quand les ex-communistes étaient jeunes, ils étaient cons ; ils sont restés très jeunes


Beaucoup de gens qui étaient « à gauche étant jeunes » furent en réalité des caricatures de ce qu’ils dénoncèrent plus tard : un tel adora Staline, Mao, croyaient être communistes parce qu’ils n’aimaient pas les riches, mais n’avaient même pas l’idée de ce que signifiait le mot « exploitation ». Plus tard, ils « découvrirent » les crimes de Staline, Mao, etc…, alors qu’ils n’avaient jamais eu l’idée de s’informer auparavant. Et vu qu’ils n’avaient jamais conçu le communisme comme une idée en soi plutôt que comme l’idôlatrie de tel ou tel « révolutionnaire », alors ils brûlèrent aussitôt ce qu’ils avaient adoré. Et n’avaient toujours pas davantage compris le communisme, ni dans les idées, ni même vraiment les faits.


 Mon avis ? A perdre ces « camarades » -là, nous autres communistes n’avons pas perdu grand-chose.

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1 novembre 2006 3 01 /11 /novembre /2006 02:36

D’abord je me présente : je suis communiste depuis bientôt l’âge de seize ans –mais ça passera avec l’âge, qu’on me dit…- et adhérent sans illusions du PCF depuis Septembre 2005. 

J'ai créé le site www.pourlecommunisme.com  en Septembre 2005, après plusieurs mois de travail et de lectures. Son but est simple: puisque je n'arrivais pas à trouver sur le Net un site de gauche communiste qui présente un argumentaire solide dans la défense du communisme, des idées de gauche et une critique rationnelle des thèses de la droite, j'ai décidé de lancer mon propre site, sans expérience de webmaster -le site n'est graphiquement pas beau, et pour tout dire, je m'en fous tant qu'il est lisible. Le site a reçu, dans ses 14 premiers mois d'existence, près de 2500 visites, ce qui est mieux que rien mais reste assez confidentiel. 

Et c’est surtout en réalisant le temps qu’il fallait pour mettre à jour le site que je me suis décidé à ouvrir un blog, non pas pour « succéder » au site, mais pour jouer le rôle d’une interface vivante avec le reste du monde internaute. J’y mettrai ainsi plus rapidement des mises à jour qui finiront peut-être sur le site, qui pourront être commentées, qui permettront un débat avec les lecteurs (vivement souhaités et attendus !).

Sur le blog seront abordés les mêmes sujets que sur le site : la conception du communisme, la critique du capitalisme, l’Histoire du communisme et du capitalisme, les programmes possibles pour la transformation de la société.

Je préviens d’entrée de jeu que les commentaires stupides du style : « petit crétin, t’as rien compris à la vie », ou « salauds de gauchistes, vous ruinez la France » seront purement et simplement ignorés, et, si cela m’est possible, supprimés. Je ne cède pas non plus devant les intimidations à base de manipulation des victimes des ex-régimes de l’Est, le rôle de mon site étant de proposer un projet communiste distinct de ces régimes. Sinon, pour peu que vous soyez disposé(e)s à discuter et lire sans mépris ni injure, alors bienvenue.

 

 

 

 

 

 

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