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Texte Libre

      Ce blog est lié au site www.pourlecommunisme.com, rédigé par un militant du PCF, dans le but de publier plus rapidement des positions et informations liées aux sujets du site. Il est également devenu un blog de suivi (discontinu) de l'actualité du PCF, de réactions à divers sujets n'ayant pas leur place sur le site.

     www.pourlecommunisme.com est un site qui s'attaque directement aux critiques faites contre le communisme (millions de morts imputés à l'idéal communiste, faillite économique, etc...). Il ne fait la promotion d'aucun régime existant ou ayant existé par le passé, s'efforce de comprendre les faits et de proposer des pistes pour l'avenir.

     Vous êtes anticommuniste et voulez débarasser le monde d'un jeune fou qui, selon vous, risque de faucher à nouveau des millions de vies?

Vous êtes stalino-maoïste (pardon : marxiste-léniniste-pensée-Mao-Zedong) et voulez écraser la vermine révisionniste que je suis?

Vous voulez simplement parler du communisme?

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1 mars 2007 4 01 /03 /mars /2007 19:45

Coup de théâtre aujourd’hui : après avoir prétendu avoir ses 500 promesses de signatures il y a quelques semaines, Arlette Laguiller se plaint aujourd’hui de ce que ses promesses ne se transforment pas en signatures, et n’aurait que 400 formulaires remplis à deux semaines de la date butoir du 16 mars. Besancenot serait à 452 signatures, Bové a à peine plus de 340, et Le Pen se plaint de n’avoir que 100 formulaires signés.

Toutes les accusations habituelles ressortent : c’est un complot contre la démocratie, un coup monté des partis organisés (« du système » ou de « l’établissement » comme le dit Le Pen, mais les autres ne le pensent pas différemment) contre les petites formations, un déni du droit démocratique fondamental comme quoi qui le souhaite doit pouvoir se présenter.

En tant que membre du PCF et supporter de Marie-George Buffet, la situation des signatures m’inquiète peu : il y a toujours plus de 700 maires PCF en France. Sommes-nous des privilégiés ? En donnant plus ou moins explicitement la consigne aux maires de leur tendance politique de ne pas donner leurs signatures à d’autres candidats, le PCF et le PS poignardent-ils la démocratie ?

 

Et bien je ne le pense pas. C’est en fait une arme tout à fait loyale qu’utilisent ceux qui ont su s’organiser pour remporter des municipalités contre ceux qui font de la pure opposition, du hors-parti, du protestataire. Et ce serait tout mérité que Bové, Laguiller et (rêvons) Besancenot n’aient pas leurs paraphes.

 

Limiter le nombre de candidats est-il fasciste ?

 

Il est parfaitement normal que les lois et règlements électoraux limitent le nombre de prétendant(e)s à la présidentielle. La démocratie permet à chaque opinion et tendance politique de s’exprimer, c’est vrai. Mais réfléchissons : lorsqu’une famille politique est unie (exemple : l’UMP, le PS) et qu’une autre ne l’est pas (la « gauche antilibérale »), alors la présentation de nouvelles candidatures n’a plus forcément valeur de libre expression, mais peut aussi être une destruction masochiste de son propre camp (et c’est notamment ce que fait Bové, voir l’article précédent).

Mais le pire survient lorsqu’une famille politique décide de lancer un vrai ou un faux candidat pour diviser ses adversaires (exemple : Mitterrand aidant à médiatiser Le Pen, ou les staliniens des années 45-50 en Europe centrale, qui multipliaient les faux partis d’opposition pour ouvrir un boulevard au parti « communiste » prosoviétique, avant de créer les « démocraties populaires »). Ainsi, la possibilité de présenter autant de candidatures qu’on le veut peut devenir un poison à la démocratie.

Il est donc tout à fait normal de limiter le nombre de candidats. Je pense que la limitation à 6 ou 7 candidats serait juste : on supposerait que les 2 qualifiés au second tour feraient plus de 50% des exprimés, et que les 5 autres feraient en moyenne 10% environ, pour être sûr de passer les 10%.

Et il faut aussi rappeler à tous qu’il y a d’autres élections où une formation peut se faire connaître : législatives, européennes, régionales…Et il y a surtout aussi beaucoup de maires qui n’ont pas d’étiquettes politiques, minorant la portée du « complot des partis ».

 

Le recours aux maires, un mode de désignation scandaleux ?

 

Les candidats qui se « scandalisent » des « consignes et pressions données aux maires par les partis » feraient bien de se poser une question : et pourquoi n’ont-ils pas, eux aussi, leurs centaines d’élus, maires de petites communes ou conseillers, alors qu’avec 47.000 signataires potentiels ils auraient pu faire leur niche ? Est-ce vraiment si difficile que cela ?

La LCR et LO pourraient très bien avoir leurs maires ; mais pour cela, comme le PCF il faudrait que lors des élections municipales ils passent des accords avec le PS. Ils pourraient au moins gagner des mairies de petites communes, et s’assurer un vivier de paraphes. Mais au lieu de cela, malgré les plus de 2.5 millions électeurs de LO-LCR en avril 2002, ils sont restés dans leur dénonciation systématique des sociaux-démocrates et sociaux-libéraux, et sont aujourd’hui en passe d’en payer le prix. Voilà la conséquence concrète de leur stratégie protestataire : les partis qui ont des municipalités sont ceux qui acceptent d’avoir des responsabilités, un bilan, des échecs potentiels. Besancenot, Bové, Laguiller veulent le beurre des signatures et l’argent de la non-responsabilité politique.

La réflexion vaut aussi pour Le Pen. Depuis trente ans de FN, et malgré la vraie-fausse percée de 2002, le programme et les idées du FN restent inacceptables pour au moins trois quarts des français ; Le Pen n’en a pas modifié sa ligne politique pour autant, malgré les efforts de sa fille. Et s’il n’y a pas d’alliance droite-FN, ce n’est pas à cause d’une quelconque dictature morale de « la gauche », mais parce que les partis de droite savent qu’une vaste fraction de leur électorat ne soutiendra pas l’alliance avec l’extrême-droite. Les seuls cas concrets de cette alliance ont été les villes lepénistes-mégrétistes de PACA (Orange, Toulon, Vitrolles, Marignane…) qui ont finit en débandade. Et le 21 avril 2002 a montré à la droite que le FN était au moins aussi dangereux pour le PS que pour l’UMP. L'alliance droite-FN n'est donc pas rentable, et la droite déteste ça.

De plus Sarkozy sait qu’une absence de Le Pen au 1er tour pourrait lui valoir un vote sanction, et donc Le Pen pourrait se rassurer sur ses précieux parrainages.

 

Un autre système ?

 

Pour faire plaisir à ceux qui trouvent que les 500 signatures de maires constituent une manière de conserver l’élection indirecte du président (les maires choisissant qui sera ou pas candidat), on peut penser à d’autres systèmes. Mais, je le maintiens, il est toujours nécessaire de limiter le nombre de candidats.

On pourrait par exemple recourir tout bêtement à des signatures de citoyens : les six candidats qui recueillent le plus de signatures avant une date donnée sont autorisés à se présenter. Dans ces conditions, face à l’UMP, le PS, l’UDF et le FN, la « gauche de la gauche » aurait sans doute été mise au pied du mur et contrainte à s’unir, au lieu de présenter quatre candidats.

 

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