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Texte Libre

      Ce blog est lié au site www.pourlecommunisme.com, rédigé par un militant du PCF, dans le but de publier plus rapidement des positions et informations liées aux sujets du site. Il est également devenu un blog de suivi (discontinu) de l'actualité du PCF, de réactions à divers sujets n'ayant pas leur place sur le site.

     www.pourlecommunisme.com est un site qui s'attaque directement aux critiques faites contre le communisme (millions de morts imputés à l'idéal communiste, faillite économique, etc...). Il ne fait la promotion d'aucun régime existant ou ayant existé par le passé, s'efforce de comprendre les faits et de proposer des pistes pour l'avenir.

     Vous êtes anticommuniste et voulez débarasser le monde d'un jeune fou qui, selon vous, risque de faucher à nouveau des millions de vies?

Vous êtes stalino-maoïste (pardon : marxiste-léniniste-pensée-Mao-Zedong) et voulez écraser la vermine révisionniste que je suis?

Vous voulez simplement parler du communisme?

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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 21:04

Assembl--eExtraPC.JPG

Les 8 et 9 Décembre s’est tenu, à la Grande Arche de La Défense, l’Assemblée Extraordinaire des Communistes. Après le score épouvantable de la présidentielle, celui des législatives moins bon encore qu’en 2002, une question venait à tous : le PCF survivra-t-il ? Qu’ils s’appellent Gauche Avenir, qu’ils rêvent encore au grand « rassemblements antilibéral », qu’ils soient tentés par le parti « anticapitaliste » que veut Besancenot, certains veulent déjà signer l’acte de décès du PCF, que nos adversaires tiennent déjà pour acquis depuis longtemps, s’indignant qu’il existe même encore un Parti Communiste en France.

 

Pour en savoir plus :

 

http://www.lariposte.com/Contre-l-offensive-des-refondateurs-maintenir-et-909.html

http://www.lariposte.com/Assemblee-extraordinaire-du-PCF-les-liquidateurs-sur-947.html

 

Je ne partage pas toutes les analyses de La Riposte, notamment l’idée que le communisme serait « naturellement » marxiste et tout ce qui s’ensuit. Mais la présentation de la situation du PCF est à peine exagérée.

 

Première étape de l’offensive contre le PCF : brouillard de guerre…

 

J’étais à cette assemblée en tant que délégué des Deux-Sèvres, sans mandat d’intervention de ma fédération ni de la section de Niort. De toute façon, en aurions-nous eu, ma co-déléguée et moi, que nous aurions eu fort peu de chances de la présenter : 44 interventions ont eu lieu sur 350 demandes déposées à la table du Conseil National.

 

Allons directement à l’essentiel : l’Assemblée a accouché d’une souris, en l’occurrence le mandat que l’on peut trouver ici, et qui avait été proposé dès le début de l’Assemblée:

http://www.pcf.fr/spip.php?article2219

 

Je suis peut-être un peu excessif en parlant de « souris » ; bien que le texte mis dans le précédent lien paraisse bien insipide par rapport à la gravité de l’état du PCF, quelque chose d’important s’est passé dans cette assemblée.

Pendant toute la matinée du Dimanche 9 Décembre, suite aux amendements qui avaient été portés la veille sur le mandat, les intervenants et les membres du Bureau National se sont affrontés sur une phrase apparemment creuse, mais psychologiquement significative. Située dans le paragraphe 5) de la seconde partie du mandat, consacrée à l’avenir du PCF et aux « rassemblements  à construire », cette phrase parlait de la nécessité de « n’exclure aucune hypothèse » quant au devenir du Parti.

Cette phrase, présente dans la version originale du mandat présentée la veille, a été biffée suite aux amendements de plusieurs délégations qui estimaient, avec raison, que la plupart des assemblées de section organisées avant l’Assemblée extraordinaire avait mis en évidence l’attachement des communistes au PCF, et le refus de sa liquidation.

Mais ce Dimanche matin, plusieurs interventions ont tenté de réintégrer ladite phrase. Pourquoi ? Le simple fait d’écrire que «il ressort que la majorité des communistes ont fait part de leur attachement au parti » (ce qui n’est pas dans le mandat, mais avait été proposé dans les discussions en atelier de Samedi 8 au soir) ne cloue pas définitivement le débat, puisque dans un parti démocratique, la majorité peut varier ; cela n’excluait implicitement « aucune hypothèse » dans les débats qui auront lieu jusqu’au Congrès de Décembre 2008. Alors pourquoi cet entêtement à ré-écrire une phrase redondante et inutile ? Mentionnons aussi qu’une phrase du mandat stipulait que nous assurerions la continuité du Parti… « pour 2008 » ! Ces deux mots furent retirés à la demande de la majorité des délégués qui entendent bien que le PCF existe encore après 2008 ! Plusieurs intervenants ont fait valoir que « seuls 35000 » adhérents avaient participé aux assemblée de section préparant l’Assemblée extraordinaire. Mais les autres membres du Parti ont-ils été empêchés d’y participer ? Et, comme le disait fort justement un des intervenants : « Où sont donc les foules qui réclameraient la fin du PCF ? ». Nulle part.

 

Mon analyse personnelle est que tout cela correspond à des tentatives d’acter, non pas le renoncement au PCF, que la grande majorité des militants refusent, mais le doute dans l’esprit des communistes. Et que la liquidation avance masquée. Personne n’a parlé de liquidation du PCF en des termes explicites, sauf ceux qui la dénonçaient. On a entendu beaucoup d’expressions sibyllines sur la nécessité de « nouveaux rassemblements », sur le fait que le PCF seul ne suffirait pas à mener la lutte contre la droite et le capitalisme… Les liquidateurs existent, mais aucun n’est venu publiquement afficher ses idées, et personne n’a explicité quelles étaient les fameuses hypothèses qu’il ne fallait pas « exclure » du débat !

 

Je n’irai pas plus loin dans l’analyse de la liquidation du PCF, beaucoup d’autres (comme La Riposte) s’en chargent.. Je continuerai juste cet article en disant ce qui m’a le plus préoccupé dans cette assemblée, et ce pourquoi j’aurais voulu faire une –longue et donc impossible- intervention.

 

Et si l’on défendait le PCF, tout simplement ?

 

Toutes les questions présentées aux délégués pour les travaux en ateliers, de même que les sujets de préoccupations affichées dans le mandat, ne font porter les causes de nos échecs que sur le Parti lui-même. Que nous n’aurions pas eu un fonctionnement assez démocratiques, que nous aurions manqué d’analyser « la crise du politique », de répondre aux aspirations populaires, et toute une série de problèmes assez abstraits dans leur formulation, à côté de problèmes réels, comme l’absence de formation (ceci dit, une formation pour enseigner quelle idéologie ?).

A aucun moment, on n’a évoqué le fait que les déboires du PCF peuvent, en plus de la médiocrité des programmes et stratégies adoptées jusque là, venir du fait que nous avons des adversaires. Et que ces adversaires ne sont pas seulement, ni même en premier lieu, l’UMP, le MODEM ou le FN, mais les autres partis de gauche. Et cela, ni le Conseil National ni La Riposte ou les autres adversaires des liquidateurs n’en parlent.

Sont-ce Sarkozy, Bayrou, LePen qui ont fait en 2007 le plein d’électeurs communistes ? Non. Même si un certain nombre d’anciens communistes sont passés au FN jusqu’en 1995, la décrue du PCF ne peut plus s’expliquer par ce canal après cette date, car le FN ne progresse plus en voix après 1995 (même en 2002 les gains de LePen sont faibles mais gonflés par l’abstention). Chacun sait que nous avons souffert du vote utile pour le PS et Royal, ainsi que des « performances » de Besancenot (en fait peu spectaculaires en 2007).

Avons-nous, pendant la campagne présidentielle de 2007, dénoncé réellement Ségolène Royal, non pas seulement sa dérive « conservatrice » (honnêtement, les propos Royalistes sur l’éducation militaire ou les 35 heures m’ont laissé de marbre), mais sur la nullité de son programme ? Beaucoup d’électeurs nous ont dit : « on aimerait bien voter plus à gauche, pour le PCF par exemple, mais on a peur d’un nouveau 21 avril… », et nous nous sommes contentés de dire : «…mais avec un PCF un peu moins faible, on pourrait tirer un peu plus à gauche la politique de Royal si elle est élue, non ? ». Alors qu’il aurait fallu dire que la politique du PS ne règlerait en rien les problèmes de notre système social. Qu’elle n’assurait en rien le financement ni des retraites, ni de la santé. Et que c’était justement là-dessus que la droite attaquerait dès qu’elle serait au pouvoir, que ce soit en 2007 ou 2012. Bref, pourquoi n’avons-nous pas dit que le « vote utile » était une erreur, et que, bien plus que d’une victoire de Royal, nous avions besoin de la reconstitution d’un parti de gauche communiste/socialiste avec un réel programme, fut-ce pour l’appliquer dans plusieurs années ?

Pourquoi n’avons-nous pas non plus fait campagne pour montrer aux électeurs quelles étaient les conceptions réelles de la démocratie dans les partis trotskystes ? Pourquoi n’avons-nous dit que derrière l’angélisme de Besancenot, il y a un parti qui considère que le changement social ne proviendra pas des urnes mais de la pression de la rue, ce qui n’est pas exactement le fonctionnement de la démocratie ? Et que l’échec de la « candidature antilibérale » était avant tout dû au rejet de la démocratie par nos « partenaires », notamment au nom du principe idiot de « consensus », et par l’aspiration de certaines « personnalités » comme José Bové à se présenter coûte que coûte ? Je ne répèterai pas mes articles datant du Printemps 2007 à ce sujet.

Le PCF est aujourd’hui dans la posture d’un homme criblé de flèches, tirées sur sa gauche comme sur sa droite immédiate, et qui ne trouverait pas d’autres réactions que de dire « …il faut que je m’améliore … ». Avant de s’améliorer, il faut d’abord se défendre et combattre. Car non, ce n’est pas ce que nous faisons depuis des années que nous régressons. On me reprochera sans doute de vouloir une irresponsable « rupture » avec nos « alliés » du PS, nos « amis » trotskystes ; mais que sont ces alliés qui nous frappent sans cesse ? Pourquoi s’obstiner à ne parler que de malentendus entre nous et la LCR par exemple, quand le simple fait que Besancenot se présente en concurrence avec la candidate du PCF aux présidentielles devrait déjà être interprété comme une déclaration de guerre ?

Notre direction nationale est soit aveugle à ces faits, et donc incompétente, soit elle en est consciente mais ne s’en préoccupe pas. Alors dans ce cas, oui, nos dirigeants ont choisi la fin du PCF.

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commentaires

G
Salut camarade,Je ne crois pas qu'on puisse s'orienter dans la théorie politique en pratiquant une cueillette écclectique à gauche et à droite d'idées, d'ailleurs, ce qui est génial dans le marxisme c'est justement ça, que l'origine des idées ce n'est d'autres idées, comme on nous l'apprend à l'école, mais les forces productives, les modes de production, la lutte des classes. En ce qui concerne la valeur travail, pas de valeur travail signifie pas d'exploitaiton, au contraire des "facteurs de production (travail terre, capital, etc) qu'il faut rémunérer selon l'offre et la demande. La valeur travail contribue à former des pix moyens et non les prix du marché à tel ou tel moment, qui sont tramené à la moyenne par les déplacements du capital à la recherhche du plus haut taux de profit. Nombreux textes dans les catégories théorique sur notre blog Réveil Communiste où tu peux intervenir et débattre.
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D
Camarade,rien ne m'est plus étranger que la cueillette éclectique dont tu parles. L'observation des faits comme base des idées est loin d'être le monopole du marxisme. C'est sur ce même principe (très louable par ailleurs) que se basent les néoclassiques, qui prétendent que le "libéralisme" est tout sauf une idéologie, mais au contraire une série de constats qui, selon eux, mènent à conclure que le "libéralisme" anglo-saxon est le meilleur modèle politique, social, économique existant. Je ne fais pas l'apologie de leurs idées en disant cela, mais je constate qu'en prétendant employer les mêmes routes, des personnes fort nombreuses arrivent en des points très éloignés.Pour ce qui est de la valeur travail, certes, s'en passer mène à utiliser d'autres théories (marginaliste par exemple, mais celle-ci est dépassée depuis une trentaine d'années pour expliquer la formation des salaires par exemple), mais cela n'amène en rien à justifier la propriété privée ni le fait que les revenus du capital n'aillent pas aux travailleurs. Utiliser la théorie marginaliste pour comprendre les prix du travail n'empêche en rien d'affirmer que seuls travail et nature produisent, que la rémunération du capital n'est pas une nécessité technique mais un rapport de force dû à son caractère privé.La raison qui me pousse à rejeter la valeur-travail est que le prix payé au travail (à l'heure de travail, au travailleur par tête) a progressé dans les pays industrialisés et post-industrialisés dans des proportions qui sont aujourd'hui loin, pour une majorité de la population, de la simple reproduction de la force de travail. Ou alors il faut que l'on redéfinisse cette reproduction en y intégrant l'achat d'une série de biens et services modernes (automobile, assurances, électroménager, logement surtout...). De plus, je m'étonne de l'affirmation comme quoi l'offre et la demande expliqueraient les variations du prix, mais pas le prix moyen. Un prix est toujours un rapport, même sous couvert de l'utilisation de la monnaie. Une pomme est jugée équivalente à trois oranges, un titre AXA à 10 Société Générale, etc... Le "prix moyen" n'est autre que le rapport moyen d'équivalence que "le marché" donne pour un bien/service contre un ou plusieurs autres. En présence d'une certaine masse monétaire disponible, ce prix moyen prend une valeur numérique, mais (très) basiquement, c'est cela.
G
Salut camarade, je suis largement d'accord avec ton point de vue sur leparti, mais qu'est ce que tu as contre Marx? Ilest bien évident de toute manière que la théore marxiste est une source d'inspiration, et non un mode d'emploi tout préparé! Actualiser et revigorer la théorie révolutionnaire, dont lemarxisme est une des composante principales (à mon avis, la principale!) est indspnesable pour faire vivre le PCF!Et vive le PCF!
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D
Bonjour camarade;je suis pour ma part non-marxiste, mais pas anti-marxiste. Marx a eu beaucoup d'idées intéressantes, mais il n'est pas le seul (si je dois me rattacher un qualificatif en nom-iste à chaque fois que je reprends et développe une idée d'un penseur, alors je risque de mettre du temps à me présenter...). Et il y a aussi des thèses marxistes dont je ne suis pas solidaires. Par exemple, l'idée qu'il existe des lois de l'Histoire, même dans les grandes lignes. Où encore la théorie de la valeur travail, qui ne me semble pas être une bonne manière de comprendre la formation des prix par exemple, et qui ne me semble pas logiquement nécessaire pour parler de l'exploitation capitaliste. Je diverge encore des marxistes sur le rôle des individus dans l'Histoire: si un ou quelques individus ne peut pas créer à lui/eux seul(s) les grandes tendances de l'histoire, en revanche, un individu peut faire office de levier et tout bloquer, dévier la route de l'Histoire. Par métaphore, on pourrait dire que des rochers (les individus, "grands hommes", personnages historiques, etc...) dans un fleuve (les mouvements de l'Histoire, globalement imprévisibles), ne peuvent créer le cours d'eau, mais peuvent le dévier. Ainsi, pour quelques décisions différentes de Louis XV, Napoléon, Hitler, Staline, Mao...l'histoire de la France, de l'Europe, du Monde, des communismes aurait pu être très différente.Tu peux peut-être m'expliquer que je me trompe. Pourquoi pas.